Philippe Clévenot compte parmi les plus grands acteurs d’une génération qui, dans les années 1960-1970, se lançait dans l’aventure des créations collectives et entendait toucher un nouveau public, populaire, à l’instar de Jean Vilar ou d’Ariane Mnouchkine. De 1962 à 1965, il suit les cours du Centre dramatique de l'Est alors sous la direction d'Hubert Gignoux, Paul Lefèvre et Claude Petitpierre. Parallèlement, il continue l'étude de l'orgue, du clavecin et du piano. Après les deux années de son service militaire (1965-1967) pendant lesquelles il apprend l'allemand, il devient membre de la maison de la Culture deBourges, dirigée par Gabriel Monnet. En 1971, il participe aux débuts du Théâtre de l'Espérance avec Jean Jourdheuil etJean-Pierre Vincent, puis, en 1976, rejoint l’école du TNS (l'école supérieure d’art dramatique de Strasbourg) que dirige le même Jean-Pierre Vincent. De 1985 à 1987, il est pensionnaire à la Comédie-Française. Philippe Clévenot joue aussi bien le répertoire classique que le théâtre contemporain. Ainsi le voit-on dans Le Misanthropede Molière ou Macbeth de Shakespeare (deux mises en scène de Jean-Pierre Vincent) ; dans Le Prince de Hombourg deKleist (mise en scène de Matthias Langhoff), La Cruche cassée du même Kleist (mise en scène de Bernard Sobel) ; dansL'École des femmes de Molière (mise en scène de Bernard Sobel), Le Neveu de Rameau de Diderot (mise en scène de Jean-Marie Simon), dans Artaud Mômo ou la conférence du Vieux Colombier et Histoire vécue d'Artaud Mômo d'Antonin Artaud, où il interprète l'auteur, dans Un barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras ou encore Dans la jungle des villesde Brecht (mise en scène de Stéphane Braunschweig), dans la Vie de l’égoïste Fätzer, du même Brecht (sous la direction de Bernard Sobel), dans Rumeur à Wall Street de Bernard Chatellier, d’après le Bartleby de Melville (mise en scène deBérangère Bonvoisin), ou bien Pionniers à Ingolstadt de Marieluise Fleisser. En tant que metteur en scène, on lui doit notamment Anna Christie d’Eugene O'Neill, à Genève, en 2000 — spectacle qui est repris au Théâtre Gérard Philipe, à Villeurbanne, en 2001. Par ailleurs, il a également écrit Celle qui ment, d'après la célèbre mystique italienne Angèle de Foligno. Son premier rôle au cinéma lui est offert par René Allio en 1970, dans Les Camisards. Il travaille ensuite avec de nombreux cinéastes, dont Bertrand Blier, Patrice Leconte ou encore Jean-Jacques Beineix. L’un de ses derniers films au cinéma estDisparus (1998), premier long métrage historique et politique d'un jeune réalisateur, Gilles Bourdos. Ayant toujours partagé son temps entre Paris et la Normandie, avec sa compagne la comédienne Bérangère Bonvoisin, Philippe Clévenot meurt à l’âge de cinquante-neuf ans, le 18 octobre 2001, des suites d’une longue maladie. Il repose au cimetière de Villerville.